dimanche 24 janvier 2010

Embuscade au Paraguay...

Rédigé le 24 janvier 2010

Après quelques heures à Ciudad del Este (ville de l’Est), pour effectuer les formalités de sortie du Brésil et d’entrée au Paraguay, je prends mon bus pour Asunción, la capitale.
Cinq heures plus tard, il est 23h30 lorsque je débarque dans cette ville, en n'ayant que l’adresse d’un hôtel… mais sans le numéro de la rue. Heureusement qu’internet existe de nos jours !
L’hôtel est situé en plein centre, tenu par une paraguayenne et sa fille.
Il fait très chaud, lourd au Paraguay en cette période de l’année, la climatisation dans les dortoirs est la bienvenue.

Le lendemain matin, samedi, j’assiste dans le quartier à un avant-carnaval paraguayen, au rythme de la samba brésilienne. Le brésil voisin et ami du Paraguay est encore dans ma tête, la transition dans un pays hispanophone se fait en douceur…

Dans l’après-midi de ce premier jour, je me balade dans les rues, je prends quelques clichés sur le port à proximité d’une favela de 25 000 personnes.
Une bande de jeunes tape la balle pieds nus dans la rue, je les regarde jouer.
L’un d’entre eux me propose de participer à ce trois contre trois, et me laisse sa place. J’avoue mon étourderie sur ce coup-là ! Mais bon, l’ambiance semblait amicale.
Celui-ci surveille mon appareil photo et mes tongs. Deux minutes plus tard, tout le monde s’arrête de jouer, bizarre…
Là, j’aperçois à une dizaine de mètres, deux jeunes d’une vingtaine d’années avec mon appareil photo qui rentrent dans la favela.
Je les siffle, mais rien n’y fait, ils poursuivent leur chemin. Et me voilà à leur courir après, pieds nus, dans la favela. Eux aussi se mettent à courir…
Dans ma course, je marche involontairement sur une bouteille en verre cassée et ma poursuite s’arrête brutalement dans la douleur. Pied en sang, plaie profonde, je reviens sur l’aire de jeu, dégouté de ma bêtise dans la confiance accordée à un jeune que je ne connaissais pas.
Mon séjour au Paraguay commence bien : plus d’appareil photo auquel je tenais tant et handicapé pour les prochains jours.
Cette anecdote me servira de leçon dans les prochains mois de voyage, la confiance envers autrui s'accorde avec le temps. Et des jeunes en difficulté sociale profonde n’ont pas de scrupules pour voler les touristes.
Mon échappée dans la favela aurait pu se terminer différemment, un coup de couteau est vite donné dans un endroit pareil. Finalement, cette bouteille cassée était surement un mal pour un bien.
Déçu aussi que les dizaines de policiers qui sillonnaient le secteur n’aient pas bougé d’un iota. Ils sont pourtant partout, à quasiment chaque coin de rue. Cette présence est surement plus dissuasive qu’active… la police au Paraguay comme dans d’autres pays d’Amérique du sud, a la réputation d’être corrompue. Je rajouterai aussi passive. Il ne vaut mieux pas avoir à faire à elle. On emploie souvent l’expression en France que la police n’est jamais là quand on a besoin d’elle. Et bien au Paraguay, elle est toujours là, mais elle ferme les yeux, sauf s’il s’agit de son propre intérêt !

D’un autre côté, la vie à l’hôtel Black Cat n’est pas déplaisante. J’y fais des rencontres intéressantes, de diverses nationalités, chacun partageant ses histoires de voyages anciennes et futures.
Il est très facile au cours d’un voyage, de se poser dans un endroit, et finalement d’avoir du mal à en partir. C’est un peu le cas ici à Asunción, la vie n’est pas chère, les paraguayens que je rencontre sont accueillants. La communication est difficile vu mon niveau pitoyable en espagnol, mais je progresse…en partant de zero.
Je prends mon temps pour me rétablir et puis aussi pour acquérir un nouvel appareil photo, ce qui n’était évidemment pas prévu dans mon budget voyage.

Le Paraguay est la plaque tournante des équipements électroniques en Amérique du sud. Peut-être liée à sa situation géographique centrée sur ce continent, carrefour entre le Brésil, l’Argentine et la Bolivie. Toutes les nouveautés en matière d’équipements électroniques qui sortent au Japon, arrivent au Paraguay en premier lieu avant d’être commercialisées dans les pays voisins.
Après plusieurs journées à comparer les prix dans des boutiques, sur internet, étudier plusieurs possibilités pour acquérir un appareil photo, à Asunción, à Ciudad Del Este (« capitale » de l’électronique et de la contrefaçon sur cette partie du globe), ou le commander sur internet et me le faire livrer chez un ami à Buenos Aires, j’opte pour un achat sur place, et me voilà équipé d’un nouveau Bridge Sony, plus compact que mon précédent, plus récent pour 300$ américain. Le Dollar est la devise utilisé ici pour des transactions de valeur. Et avec un Euro fort actuellement, c’est à mon avantage.
La monnaie locale, comme la deuxième langue officielle après l’espagnol, s’appelle le Guarani. On se retrouve facilement millionnaire en Guarani. Pour donner une idée, 1 million de Guaranis correspond à mille Francs français (moyen mnémotechnique pour la conversion), soit 150 Euros. Et un repas complet coûte environ 40 000 Grs soit 5, 6 euros. La vie est environ trois à quatre fois moins chère qu’en France, selon les produits. Je n’en oublie pas que le salaire moyen ici est d’environ 300 Euros par mois…

Alors qu’en preparant mon voyage, je n’avais pas prévu de passer par ce pays, je ne le regrette pas pour autant, j’y ai vécu au rythme sud-américain, tranquille. Je n’y aurai pas pris beaucoup de photos, lol, et n’aurai pas visité d’autres endroits que la capitale alors que ce pays regorge de lieux sympas où passer, c’est ainsi… je le prends comme une transition vers le pays qui m’a motivé à venir sur ce continent : l’Argentine.

Je devais me rendre à Cordoba chez Sébastian, mon ami argentin de plus de quinze ans, mais celui-ci, préparateur physique d’équipe professionnelle de football a dû répondre favorablement à une opportunité professionnelle... au Venezuela. J’irai peut-être le voir là-bas, plus tard…

Demain, je reprends la route, 20 heures de bus, direction Buenos Aires. J’ai du bleu argentin plein les yeux, tellement hâte d’y être !










samedi 23 janvier 2010

Parc national d’Iguazu ou le royaume des papillons !

rédigé le 15 janvier 2010

Après 1500 km en bus, j’arrive au petit matin à Foz do Iguaçu au Brésil. Dans le bus, je fais la connaissance d’un chilien de 69 ans, Hugo, qui a été marin pendant 25 ans et qui a sillonné toutes les mers du monde.
On communique dans un mélange d’anglais, d’espagnol, et de portugais.
Il réside toujours dans le même hôtel à Foz lorsqu’il y passe sur sa route pour aller au Chili. Je me retrouve donc dans ce même hôtel et pour la première fois depuis mon arrivée au Brésil, j’ai une chambre individuelle. Ça fait du bien aussi de se retrouver « seul ».
Hugo, me propose ce même jour, d’aller au Paraguay, puisqu’il y a juste un pont à traverser et aucune formalité de douane à effectuer si on rentre le soir au Brésil.
Malheureusement, problème de communication certainement, je lui dis que je vais prendre une douche après ce long voyage, et lui me dit qu’il m’attend… douche prise, plus d’Hugo, et pourtant j’ai fait vite.
Déçu de ne pas avoir saisi cette opportunité, j’irai quand même au Paraguay, puisque deux françaises que j’ai croisé, m’en ont dit du bien, m’ont donné une adresse où dormir à Asunción, la capitale, mais j’irai dans 2, 3 jours.

Du coup, et comme prévu initialement, je me rends au parc national d’Iguaçu côté brésilien, et là, ce que je découvre est d’une beauté à faire pleurer. Ce spectacle de la nature est digne d’une des sept merveilles du monde. Des cascades partout, faisant couler des quantités d’eau que même Gargantua ne pourrait avaler. D’ailleurs, la principale cascade qui est gigantesque, se nomme « diable de Gargantua ». C’est pour dire !
Les photos parlent d’elles-mêmes, je vous laisse apprécier…
Toute cette biodiversité de ce parc est d’une richesse… des opossums, des lézards gros comme mon avant-bras, se promènent dans les allées…et cette myriade de papillons. Le parc regroupe pas moins de 500 espèces de papillons, certains n’hésitent pas à se poser sur vous, et il faut user de délicatesse pour les en retirer.
Une exploratrice avait dit un jour « pauvre Niagara » en contemplant la dimension des chutes d’Iguaçu, qui sont quatre fois plus larges que celles entre les Etats-Unis et la Canada.
Le lendemain, je passe la frontière brasilo-argentine, et visite le parc côté argentin. Pan, reclaque. Des cascades à profusion, un trou énorme où s’engouffre toute cette eau. Dans certains endroits, je finis tremper par l’eau en suspension qui émane de ces coulées d’eau. C’est rafraichissant, l’eau semble pourtant chaude aux premiers contacts.
Je m’arrête là sur ce site, je pense que cela ne se raconte pas, cet endroit se vit…

Dernier jour au Brésil, je m’affaire à mon départ pour le Paraguay. Je sens l’adrénaline monter, passage de frontières à pied, découverte d’un nouveau pays peu touristique. J’ai l’impression de retourner au Cambodge. Juste une impression.
Je prendrai mon bus pour la capitale côté paraguayen à Ciudad del Este, ville de l’est. Et je file à l’ouest !

Adieu Brésil, je t’ai aimé…



























Rio de Janeiro, ville de contrastes !

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rédigé le 12 janvier 2010

A Ipanéma, Rio, nous visitons une bonne dizaine d’hôtels, tous complets ! Dans l’un d’entre eux, le gars de la réception passe une bonne dizaine d’appels pour nous trouver un endroit pour la nuit. Finalement, ce sera entre Ipanéma et Copabana, lieu appelé « le Passage ».
Il est 23h45, un van nous dépose à proximité du fameux hôtel, mais celui-ci est difficile à trouver puisqu’après coup, nous découvrirons qu’il est au pied de la colline d’une favela.
Se retrouver dans un quartier « chaud » de Rio, en pleine nuit, avec tous nos bagages n’est pas du plus rassurant. Quelques personnes viennent nous assister, mais à ce moment-là, la méfiance est de rigueur. Qui dit vrai, qui ne nous tend pas un guet-apens ? Tellement d’histoires ont été racontées sur des cas de la sorte, finissant dépouillés ou pire tués !
Un homme âgé, à vélo, semble inspirer la confiance. Il nous indique une petite rue, au bout de laquelle nous apercevons un gyrophare d’une voiture de police. Quitte à y aller, la lumière est au bout du tunnel. lol
Il avait raison, c’est la bonne rue, celle qui mène à une favela. Et que font ces trois policiers, mitraillettes à la main, comme s’ils surveillaient un bâtiment occupé par un homme à protéger. En fait, ce point de passage avant notre hôtel est surveillé H24 par trois policiers arme au poing, puisque c’est un peu la « frontière » entre cette favela et la « ville ». Notre hôtel est sur le début de la favela, 50 mètres après le poste « frontalier ».

Après avoir pris nos quartiers, nous filons sur Lappa, quartier festif et animé de Rio pour y dîner. Beaucoup de bars, beaucoup de monde en ce samedi soir, un brassage interracial, intergénérationnel, inter social. A plusieurs reprises, on aperçoit un ou deux jeunes d’une dizaine d’années, courir nus pieds, et poursuivit par les personnes qu’ils viennent de dérober…
Nous finissons dans un petit bar dansant, qui passe de la funk brésilienne, jusqu’au petit matin.

Rio c’est aussi ça ! Nous voyons souvent des bandes de jeunes descendre de la favela et passer devant notre hôtel, beaucoup sont pieds nus, sales, seulement vêtu d’un short. Pas étonnant qu’on n’ait rien à perdre… quant on a rien.

Un soir, au cours de ma première semaine, j’avais été invité avec mes compères américains à l’anniversaire d’un gars, dans un quartier huppé de Flamengo, dont le père est politicien. Ce brésilien, investit dans la défense des droits de l’homme de son pays n’avait pas manqué de souligner qu’aujourd’hui 16% des brésiliens ne mangent pas à leur faim tous les jours.
Cette réalité sociale est bien réelle, visible à Rio et ailleurs. Le Brésil est une puissance économique mondiale, qui dispose de ressources naturelles considérables, et qu’il faut aussi préserver pour l’équilibre planétaire.
Le fossé social qui existe en France est un sillon comparé à celui au Brésil.
Les expatriés français que j’ai rencontré m’ont aussi rappelé que le Brésil est LE pays qui va continuer à se transformer au cours des 5, 6 prochaines années (je n’oublie pas la Chine et l’Inde), puisqu’ils vont accueillir la coupe du monde de football en 2014 et Rio les J.O. de 2016. Les besoins en matières logistiques sont considérables. Lorsque certains brésiliens me demandent ma profession, tous me disent que le Brésil a besoin, entre autre, de profils capables d’organiser l’explosion de leurs exportations et importations. Pourvu que cette croissance puisse sortir certains jeunes de la misère, de la drogue, du banditisme… et que cette croissance soit basée sur la recherche d’un équilibre écologique. Déposséder le Brésil (comme d’autres pays) de ses ressources naturelles, c’est accélérer le processus de réchauffement climatique.
Je serais resté deux semaines et demi au Brésil, alors qu’il faut plus d’une vie entière pour connaitre ce pays, cette culture, ses habitants…

Aujourd'hui lundi, dernier jour à Rio. Le ciel est bleu, le soleil claque, et je file avec Lucas, un des argentins, sur Corcovado, contempler ce Christ qui domine à 800 mètres de haut la ville de Rio. Moments magiques, impressionnants… Comme si Dieu avait envoyé son émissaire là où les différences entre les hommes sont les plus marquées.

Tchau Rio de Janeiro, fleuve de Janvier, qui bouillonne à l’idée d’organiser les deux prochains grands événements sportifs planétaires. Brésil, la terre entière te regarde…








Vacances à Saint Tropezios !

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le 9 janvier 2010

Arrivés à Buzios sans avoir réservé un hôtel ou une pousada (chambres chez l’habitant) en pleine saison haute relevait un peu du défi. Après quelques recherches infructueuses, nous dégottons en plein centre de Buzios une grande maison, de quoi coucher 8 personnes. L’avantage d’être avec une brésilienne a aussi joué, c’est certain.

La propreté et le confort laisse un peu à désirer, mais en tant que voyageur, cela ne me gène pas. A Rio, je logeais dans un dortoir de 10 lits. Pour moi, la maison de Buzios, c’est un peu une villa !
Nous voilà à trois, dans une grande maison, à payer un petit peu plus individuellement que notre budget nuitée devait supporter… Mais bon, on a des idées…
Après un bon diner, accompagné d’un excellent Bourgogne de 2004, trouvé dans une veille caisse en bois du supermarché, et une première nuit réparatrice, la journée du lendemain se passe sur la plage à Farniente.
Au retour en fin de journée, dans notre rue, nous apercevons trois gars avec gros sacs à dos que je décide d’aborder.
Il s’agit de trois argentins entre 27 et 31 ans, qui cherchent un endroit où dormir.
Visite de notre villa effectuée, nous voilà six à vivre sous le même toit, l’auberge espagnole !

Buzios est un peu le Saint Tropez brésilien, par ses décors, ses 25 plages, dont certaines sont paradisiaques. Longtemps un village de pêcheurs, cette station s’est développée dans les années 50 quand la jet-set brésilienne s’en est « emparée » pour en faire une destination à la mode. Et en 1964, Brigitte Bardot y est photographiée marchant pieds nus sur la plage, amplifiant médiatiquement la notoriété de Buzios, d’autant qu’elle y restera deux mois il me semble.
Boutiques, bars, restaurants, pousadas portent les initiales BB, sous différentes formes : le Bar dot, Bardoz, ByBloz... Une statue à son effigie a même été dressée !

Nous formons presque une petite famille tous les six, on rigole bien. On communique en anglais essentiellement, d’autant que la jeune espagnole vit actuellement à Londres, que la brésilienne y a vécu et y retourne bientôt, qu’un des argentins a fait ses études dans des écoles américaines, et que les deux autres argentins ont un bon niveau de part leurs professions : avocat et réalisateur de publicités.
Parfois les conversations dérivent sur l’espagnol, mais au contraire, cela habitue mon oreille à ma prochaine destination : l’argentine. Et puis, on est en Amérique du sud, pas du nord !

Au départ, nous devions rester trois nuits, finalement ce sera quatre. Nos journées se passent à la plage, sous le parasol, et le soir nous sortons.
La bande des six est même plus importante puisque ma colocataire brésilienne a plusieurs amis brésiliens en vacances à Buzios, qui se joignent à nous tous les soirs. Notre maison est un peu le lieu de passage des débuts de soirée, où la caipirinha nous sert en quelque sorte d’apéro local (cachaça, citron vert, glace et sucre en poudre). Un soir, on a même été une bonne quinzaine, avec des renforts français et américains !

Au bout du cinquième jour, la bande des six retourne à Rio en bus en fin de journée. A la gare routière, notre amie brésilienne nous quitte pour Sao Paulo où elle doit retrouver sa famille. Tchau Angelina.
Nous voilà à cinq, à 22 heures, un samedi soir d’été, à Rio de Janeiro, sans endroit où dormir…